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Preux-Chevalier
11 mars 2007

Coque en toc

Finalement, il n'y a pas eu d'hiver. A moins qu'un sursaut hivernal ne nous assaille d'ici le mois d'avril mais je ne pense pas. Le climat se réchauffe peu à peu, c'est une réalité qui, loin d'être désagréable devient malgré tout préoccupante. Quid de la fonte des glaces au pôle nord ? On s'en tamponne le coquillard. Du moment qu'on puisse faire de la barque et ramer comme des abrutis sur le lac de notre indifférence, le reste n'a que peu d'importance.

lacboisdeboulogne

Le Lac Inférieur au Bois de Boulogne, hier.

Cela dit, ça fait très longtemps que je ne suis pas monté dans une barque. Je dois avouer que je conserve un souvenir mitigé de ma dernière expérience qui remonte à vingt ans (quoi ??? déjà ???) et qui a laissé des traces indélébiles. C'était en 1987, sur le Lac de Constance en Allemagne. Je peux être précis concernant la date car un galet - extrait des bords du lac et portant la mention "WBG 1987" en lettres vertes - trône sur mon bureau juste à côté du clavier. J'en profite pour ouvrir une parenthèse sur les souvenirs de vacances : j'ai toujours préféré ramener, dans la mesure du possible, des "souvenirs parlants" des lieux dans lesquels j'ai vécu de grandes et belles choses. Ce galet qui porte une date est un objet qui me permet de poser des jalons et de me repérer dans le temps passé. Aujourd'hui, les photos numériques fournissent encore plus de précision car elles renferment un maximum d'informations sur la date et l'heure à laquelle elles ont été prises. Parfois, quand je songe aux 4534 photos réalisées, à ce jour et depuis 2004, je me dis que je n'aurais pas à me fouler de trop puisqu'elles peuvent se substituer à moi pour narrer ma vie en détails. Mais bon, pour l'instant, ça me donne surtout une idée de la masse de clichés que je vais devoir stocker sur DVD. Excusez ces digressions et revenons dans la barque qui voguait, tranquille, sur ce beau lac du sud de la germanie.

J'étais seul dans ma barque et je me laissais dériver, profitant du soleil et de cette douce et légère brise qui souffle sur les grands lacs. Ah que c'est agréable de se laisser porter sur les ondes, bercé par le clapotis de l'eau, les pensées se substituant peu à peu aux délices d'un abandon au rêve. C'était sans compter sur ce maudit nageur, que je connaissais pour être un sacré fouteur de merde et qui me héla en invoquant une crampe. Bien sûr, il avait prémédité son coup et je n'y vis que du feu. Je m'approchais donc de lui afin de lui apporter l'aide qu'il demandait et c'est là qu'il s'accrocha à la barque avec violence, jouant de tout son poids sur le bord, finissant par la faire tanguer dangereusement jusqu'à obtenir ce qu'il voulait : j'ai chaviré. Couler avec une barque n'est peut-être pas une chose fréquente mais cela n'est pas non plus quelque chose dont on parle avec fierté. Heureusement qu'à cet endroit du lac il y avait un banc de sable avec seulement deux mètres cinquante d'eau sans quoi je n'aurais jamais pu la ramener sur la berge.

Depuis cette époque, légèrement traumatisé, je n'ai jamais remis les péniches dans un frêle esquif. J'ai malgré tout envie d'aller ramer un peu sur le Grand Canal, face au château de Versailles car, à tout prendre, je préfère sombrer en un lieu chargé d'histoire.

La seule question est de savoir quand me déciderai-je ?

 

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