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Preux-Chevalier
23 décembre 2007

Ripailles

Ne pas se fier aux apparences illusoires de mes précédents articles : je n'ai pas le moral dans les chaussettes, bien au contraire ! La preuve en est que, lorsque je me sens bien, je m'adonne aux plaisirs de la gastronomie avec une ferveur que l'on pourrait qualifier de sans limites si ce n'étaient celles de mon estomac (vaste au demeurant). Oui j'aime boire, bouffer et b... bidouiller mon PC.

Depuis le 19 décembre, ce ne sont que successions de bonnes tables parisiennes, en compagnie d'amis tout aussi curieux de découvrir de bonnes recettes qui ont fait la réputation de ces mêmes établissements.
Il y eut d'abord un passage au Pied de Cochon*, à proximité des Halles et à deux pas de Saint-Eustache, où le service est assuré toute la nuit. Ce restaurant de type brasserie était relativement onéreux mais il faut avouer que les plats ont un charme tout franchouillard mais de qualité. En ce qui me concerne, le fameux baba au rhum - servi et accompagné d'une fiole - m'a vraiment laissé baba après ce double pavé de rumsteack accompagné de son os à moelle. Tout fait ventre, serais-je tenté de dire dans une verve toute naturaliste et en hommage à Zola et à son Ventre de Paris. Mon compère Looping - toujours fourré dans les bons coups - qui m'accompagnait justement ce soir là, semblait ravi et avait promis de m'inviter en retour chez Chartier, autre table vedette courrue du Tout-Paris et sise dans le quartier des Grands Boulevards.

Entretemps, le jeudi matin, du côté de la Bastille, je participais à un séminaire de cuisine gastronomique dans un esprit "incentive", destiné à  renforcer l'esprit d'équipe et surtout le bien-être des salariés de mon entreprise. A ce propos, je peux dire - et sans avoir honte de flatter mes employeurs puisqu'ils ne connaissent pas mon blog - que ce fut un moment tout à fait délicieux, de nous voir tous affublés de tabliers, pressés devant les plans de travail et derrière les fourneaux et de fignoler avec tant d'entrain ces bons petits plats raffinés que nous dégustâmes ensuite autour d'une jolie table décorée, rehaussée de quelques bonnes bouteilles de vins fins tels ce Morgon ou ce Crozes-Hermitage qui laissèrent quelques séquelles dans le reste de ma journée où je restais totalement déconcentré mais aussi totalement décontracté. Goinfré, bourré mais reposé.

Hier soir, toujours en compagnie du même ami et de mon cousin qui s'invita au dernier instant, je dînais donc chez "Chartier"**, extraordinaire vestige de restaurant parisien à l'ancienne avec ses serveurs vêtus de gilets noirs, de longs tabliers blancs et de noeuds pap' qui vous font l'addition d'un coup de stylo sur le bord de la nappe.
chartier
Pittoresque au possible, ce lieu ressemble à une gigantesque cantine surmontée de porte-bagages qui semblent tout droit tirés de locomotives du 19ème siècle. Les convives y entassent leurs vestes, sacs et autres encombrants : on se croirait dans un hall de gare. D'ailleurs, il faut aimer la promiscuité et accepter l'idée d'avoir à partager la table d'un inconnu mais c'est justement ce qui fait le charme de cet endroit, sans compter l'humour des garçons de salle qui sont diablement sympathiques (il faut voir les japoniais se faire prendre en photo avec eux, c'est extraordinaire). Les plats ne sont pas chers du tout et le service est incroyablement efficace malgré la foule constituée au 3/4 de touristes (en cette période de fin d'année, il a fallu attendre une bonne demie-heure avant de pouvoir pénétrer dans les lieux par la porte-tambour qui en régule l'accès).

Cependant, toutes les bonnes choses doivent avoir une fin (une faim !). Noël approche et les estomacs doivent s'économiser car ceux qui ne sont pas familiers des ripailles risquent fort de souffrir en empilant huîtres, saumon, escargots et foie gras en strates couvertes à leur tour par celles de la dinde ou du chapon aux marrons qui seront elles-même recouvertes par une couche de crème au beurre agrémentant la bûche. Quoi de plus classique qu'un menu de Noël mais en même temps quoi de plus lourd que ce genre de repas pendant lequel les produits ingurgités n'ont rien d'habituel ni de courant pour un système digestif trop habitué à avaler des sandwichs et de gras hamburgers, ingurgités sur le pouce ? Car aujourd'hui les gens ne prennent plus le temps de manger ni surtout de digérer. Ces mêmes individus, ces bouffeurs de carton comme je les surnomme, assurent sans le savoir l'avenir et le développement des multinationales agroalimentaires qui défigurent le paysage agricole avec cette surexploitation industrielle de masse qui produit en quantité au détriment de la qualité. Je ne veux pas me faire le chantre de la nourriture bio mais tout de même ! Et si nous prenions un peu mieux garde à ce que nous mangeons ? De ce fait, j'encourage les petits producteurs en achetant leurs produits, leurs fromages de chèvres élevées au grand air, leurs saucissons respirant la montagne et je me fais PLAISIR.

N'est-ce pas justement le bon moment pour s'en donner, du plaisir ?

* Au Pied de Cochon : 6 rue Coquillière - 75001 Paris. Ouvert jour et nuit.

** Chartier : 7 rue du Faubourg Montmartre - 75009 Paris. Ouvert toute l'année.


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Commentaires
P
Salut Anne ; eh ben figure-toi que j'ai mangé avec mes amis le plus tranquillement du monde. Le serveur était affable et pas stressant pour un sou. J'ai donc extrêmement apprécié le fait de déguster tranquillement une tranche de foie gras suivie d'une côte de boeuf bien saignante et d'une crème de marron vanillée à la Chantilly !<br /> Ou alors, le serveur a-t-il détecté que je dînais en compagnie d'un karatéka et d'un libraire au regard d'albinos fou qui aurait pu l'assommer à coups de "pavé" ?
A
Bonsoir Preux-Chevalier. Ils t'ont laissé le temps de finir chez Chartier ? hi hi ;-)<br /> <br /> Bonne soirée à toi. A bientôt.
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