Des yeux bleus comme un ciel ensoleillé
Quel beau week-end s'achève ce soir! Voilà deux jours de soleil et de balades qui me permirent de retrouver des forces mais surtout une inspiration qui tendait à s'émousser voire à se tarir. Il me semble que je tournais en rond, coincé dans une espèce de carcan sentimaliste larmoyant... Un ami a eu le bon soin de me rappeler que j'avais un esprit éminemment comique - il faut dire qu'on se balançait des vannes toute la journée - et que je devrais en faire davantage usage au lieu de me complaire dans la perpétuelle peinture poétique des douleurs du coeur. Pourquoi pas...
J'amorçais la journée d'hier par une belle promenade à Versailles. Descendu à Saint-Cyr par la ligne C du R.E.R, je gagnais à pas légers et nonchalants la grille de Choisy. Le ciel bleu qui s'offrit à ma vue fut l'un des plus beaux qu'il me fut donné de voir.
Je vous laisse juger :
Ensuite, après deux heures de farniente et de bronzage, pieds nus dans l'herbe sauvage, allongé à l'extrémité occidentale du Grand Canal , je décidais de poursuivre ma route et de flâner sans but en me repérant au château distant de 2600 mètres : quelle perspective magnifique dans ce sens! d'autant que les touristes n'ont pas assez de courage pour venir jusque là ; même en barque ils rament!
Le temps passe vite lorsqu'on ne fait rien mais qu'on ne s'ennuie pas et je passais rapidement du côté du Grand Trianon où retentissaient les suaves sonorités d'un agréable concert de xylophone.
Puis ce furent à nouveau une succession de décors tous plus champêtres les uns que les autres. Quelle sérénité vous gagne dans ce parc grandiose où le temps semble s'être arrêté il y a quatre siècles...
Malheureusement, toute bonne chose a une fin, et je dûs me contraindre, à contrecoeur, à regagner la ville et ses noirceurs malignes mais je n'en avais cure car le profond bleu du ciel avait empli mon coeur et mes yeux... jusqu'aux orteils.